Guillaume SAGNES

Conseiller municipal La Chapelle de la Tour – Candidat 2026

Rôle et moyens des communes rurales : bâtir ensemble une République innovante, solidaire et ambitieuse

Les communes rurales : des fondations essentielles pour la République

Les communes rurales, représentant 90 % des municipalités françaises et 88 % de la superficie nationale, sont bien plus que de simples entités administratives. Elles sont les gardiennes de la proximité, du vivre-ensemble et de l’engagement citoyen. Ces territoires incarnent un modèle d’action publique où la démocratie se vit au quotidien, dans un dialogue direct entre élus et habitants.

Les maires, symboles de cette proximité, jouissent d’une confiance sans égal parmi les figures politiques françaises, avec 65 % d’opinions favorables (sondage Odoxa-Backbone Consulting, 2023). Ce plébiscite souligne leur rôle central dans une société en quête de repères, où la défiance envers les institutions nationales ne cesse de croître. Dans ce contexte, les communes rurales se révèlent être de véritables laboratoires démocratiques et des acteurs incontournables des grandes transitions à venir.

Un rôle stratégique pour relever les défis de demain

Les communes rurales sont au cœur des enjeux modernes, qu’ils soient écologiques, sociaux ou économiques. Elles gèrent des biens communs essentiels (forêts, biodiversité, eau, terres agricoles) et participent activement à la lutte contre le changement climatique. Ces territoires, loin des grands centres urbains, constituent des espaces de résilience et d’innovation capables d’offrir des solutions adaptées aux spécificités locales tout en contribuant au bien-être national.

Cependant, leur potentiel est freiné par des déséquilibres structurels, notamment au sein des intercommunalités, un financement inadapté, et un manque de reconnaissance de leur rôle stratégique. Ces défis, loin d’être insurmontables, doivent être relevés à travers une coopération renforcée entre communes rurales, périurbaines et urbaines, dans un esprit de solidarité territoriale.


Une République réinventée par la collaboration entre territoires

1. Les communes rurales, moteurs de la coopération territoriale

Les intercommunalités, initialement créées pour mutualiser les ressources et coordonner les efforts territoriaux, doivent devenir des espaces de coopération équitable et non des structures dominées par les grandes communes. Aujourd’hui, le poids démographique des communes urbaines dans ces instances génère un déséquilibre qui marginalise les communes rurales et limite leur capacité d’action.

Propositions :

  • Suffrage proportionnel direct pour les exécutifs intercommunaux : Garantir une représentation plus juste des communes rurales en instaurant un mode de scrutin qui reflète la diversité des territoires.
  • Associer tous les maires à la gouvernance intercommunale : Chaque maire doit pouvoir participer aux grandes décisions, dans un cadre démocratique favorisant l’expression de toutes les sensibilités territoriales.
  • Un pacte de gouvernance obligatoire dans les EPCI : Instaurer un cadre clair définissant les modalités de coopération et les responsabilités des communes, afin de favoriser un fonctionnement transparent et équitable.

2. Une participation citoyenne active et innovante

La démocratie locale ne peut se limiter à une série de scrutins tous les six ans. Elle doit s’incarner dans un dialogue continu entre élus et citoyens, où chacun peut s’impliquer activement dans la gestion et le développement de sa commune. Les habitants, lorsqu’ils sont écoutés et consultés, deviennent des acteurs clés du succès des projets municipaux.

Propositions :

  • Référendums locaux et consultations citoyennes : Donner la parole aux citoyens sur les grands projets communaux, qu’il s’agisse d’aménagement du territoire, de transition écologique ou de budget participatif.
  • Ouvrir le conseil municipal aux habitants : Favoriser des espaces de concertation en amont et en aval des décisions municipales, en permettant aux citoyens d’intervenir directement sur les enjeux locaux.
  • Créer des comités citoyens thématiques : Impliquer des groupes d’habitants volontaires dans l’élaboration et le suivi des projets communaux, sur des thématiques comme la transition écologique, la mobilité ou le patrimoine.

3. Une reconnaissance financière des spécificités rurales

Les communes rurales font face à des charges spécifiques liées à la gestion de vastes espaces naturels, de réseaux étendus, et de services souvent sous-dotés. Le système actuel, basé principalement sur la population, ignore ces réalités et perpétue un sentiment d’injustice.

Propositions :

  • Repenser les dotations de l’État : Intégrer des critères liés à la gestion des biens communs, aux distances à couvrir, et à la préservation des aménités rurales dans les mécanismes de financement.
  • Fonds dédiés aux projets écologiques et au développement local : Créer des outils financiers spécifiques pour soutenir les communes rurales dans leurs initiatives de transition écologique et de dynamisation économique.
  • Valoriser les partenariats ville-campagne : Encourager des contrats de solidarité entre communes rurales et urbaines, mettant en avant leur complémentarité dans la gestion des ressources et l’aménagement durable.

4. Former et responsabiliser les élus locaux

Les élus ruraux, souvent bénévoles ou faiblement indemnisés, jouent un rôle exigeant nécessitant des compétences multiples. Pour relever les défis modernes, il est essentiel de leur offrir des outils et un accompagnement adaptés.

Propositions :

  • Formation obligatoire en début de mandat : Proposer des modules pratiques et stratégiques pour permettre aux élus de mieux appréhender les enjeux contemporains, notamment la gestion financière, la transition énergétique et la concertation citoyenne.
  • Renforcer les délégations des conseillers municipaux : Responsabiliser chaque élu en lui confiant des missions spécifiques, tout en veillant à une indemnisation juste.
  • Réduire le nombre de conseillers municipaux dans les petites communes, pour constituer des équipes resserrées, mieux formées et plus efficaces.

Les aménités rurales : des richesses à valoriser au bénéfice de tous

Les biens communs, qu’il s’agisse des forêts, des terres agricoles ou de la biodiversité, constituent des atouts stratégiques pour l’ensemble de la société. Ces aménités rurales, souvent gérées par les communes, jouent un rôle crucial dans la lutte contre le changement climatique, la préservation des écosystèmes, et le maintien de la qualité de vie.

Propositions :

  • Reconnaissance législative des aménités rurales : Inclure ces biens dans une politique nationale cohérente, garantissant leur préservation et leur valorisation.
  • Mécanismes de compensation financière pour la gestion des biens communs : Soutenir les communes rurales dans leurs efforts de protection environnementale, par des dotations spécifiques ou des fonds dédiés.
  • Une gestion équilibrée des espaces naturels : Adopter une vision différenciée dans les politiques d’urbanisme, en tenant compte des spécificités rurales et des besoins locaux.

Vers une République ambitieuse et solidaire

Les communes rurales, loin d’être des territoires isolés ou secondaires, sont des leviers essentiels pour bâtir une République innovante et résiliente. En favorisant une collaboration renforcée entre toutes les communes, en repensant les modes de gouvernance et de financement, et en valorisant leurs spécificités, ces territoires peuvent devenir des acteurs majeurs des transitions écologiques, démocratiques et sociétales.

L’avenir de notre République repose sur cette capacité à rassembler, à innover et à créer des ponts entre les territoires. Ensemble, urbains et ruraux, nous pouvons construire une France plus juste, plus solidaire, plus durable et plus ambitieuse.


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